AuJapon, le « mono no aware » décrit la sensibilité pour les choses éphémères. Rien n'est éternel et il faut savoir jouir de l'évanescent. J'ai découvert l'expression lors d'une exposition consacrée à l'évolution de l'architecture japonaise au Mori Art Museum de Tokyo en 2008. Cette série s'en inspire et recherche ce « mono no aware » dans les pratiques constructives du XX ème siècle. Qu'en reste-t-il, et qu'y survivra-t-il ?
L’amour dure trois ans. Le béton dure cinquante ans.Combien de temps durera l’amour du béton ?
L’amour et le béton sont des émulsions, où des éléments a priori non-miscibles tiennent par la force d’interactions physico-chimiques et de réactions exothermiques ou érogènes. Aux débuts fluides et mous, c’est le temps qui leur permet de « prendre », de se renforcer, de s’endurcir. Mais c’est aussi avec le temps que tous deux s’affaiblissent, s’effritent, se fissurent, se dispersent.